Compte rendu de lecture du livre : « Range, how generalists triumph in a specialized world »
J’ai terminé il y a peu le livre de David Epstein, « Range, how generalists triumph in a specialized world ».
Globalement l’idée est qu’avoir une culture sur beaucoup de sujets différents, avoir expérimenté différents métiers, différentes tâches, etc. donne un avantage que n’ont pas les spécialistes. C’est d’autant plus le cas dans un monde de plus en plus automatisé, où accumuler du savoir et/ou de l’intuition issue de la reconnaissance répétée de patterns est de moins en moins utile. Cet avantage se traduit par une réflexion plus profonde et une plus grande créativité avec la possibilité de coupler plusieurs domaines.
Le livre est avant tout une très grande collection d’anecdotes et de résumé d’études allant dans le sens de l’auteur. On y parle de sport, d’art, de musique, d’échecs, de science, d’entreprises (bien sûr), etc. Avec des noms variés comme Roger Federer, Van Gogh, Nintendo, Django Reinhart, Johannes Kepler, Shakespeare, Thomas Edison, La NASA, Jules César, …
J’ai commencé ce résumé en listant les premières anecdotes et études, mais cela m’aurait pris des heures de les résumer toutes. Je note tout de même que je pourrais potentiellement piocher dans ce livre un jour pour en utiliser certaines.
Quelques points quand même pour vous :
- Il évoque par moment la programmation : cette discipline est semble-t-il (surprise !) excellente pour développer la façon de réfléchir, du fait du besoin de traiter le problème à plusieurs niveaux, de le découper et de le modéliser, d’empiler des abstractions.
- Apparemment les lauréats du prix Nobel ont plus de chance que les autres scientifiques d’être également acteurs, danseurs, magiciens, peintres, sculpteurs, bricoleurs, etc alors que ceux-ci le sont déjà plus que la moyenne.
- L’apprentissage est moins profond et moins durable s’il est facile. Les enseignants qui facilitent trop les choses pour leurs étudiants les aident sur le court terme, mais pas sur le long terme.
- Les experts ayant développé une intuition basée sur des années de reconnaissance de motifs perdent leur avantage face à des situations inhabituelles. Par exemple les pompiers sont moins efficaces devant des bâtiments à la structure particulière, les joueurs d’échecs moins performants devant des positions ne pouvant arriver dans une vraie partie, les musiciens savants qui peuvent retenir des centaines de pièces ont plus de mal avec celles qui sont atonales, etc.
- L’auteur cite les estimations de Fermi (les problèmes du type « combien y-a-t-il d’accordeurs de pianos à New York ? »), il m’a donné envie d’en faire de temps en temps.
- Les professionnels qui ont eut le plus de succès ont plutôt un parcours inhabituel et une approche tactique.
C’était une lecture agréable et divertissante, et (contrairement d’ailleurs à ce que le livre préconise) qui allait plutôt dans le sens de mes convictions. Un bon choix pour ces vacances de printemps.