Il y a quelques mois, j’ai suivi une formation sur coursera : Learning how to learn.

La promesse du cours étant de me « donner accès aux techniques des experts en art, musique, littérature, science, sport, etc… pour apprendre de nouvelles choses. »

En fait le cours est surtout pensé pour les étudiants, qui doivent bucher des matières pour leurs examens et construire un savoir consistant, brique après brique, dans leurs disciplines de choix. Mais j’y ai appris, en plus des choses déjà connues, quelques concepts intéressants, détaillés ci-dessous.

Voici donc un résumé/retour (tardif).

Disclaimer : il s’agit d’un résumé et d’un ressenti personnel. Je n’ai pas absolument pas l’ambition de remplacer le cours. J’écris ce post en fait surtout pour rafraîchir, structurer et renforcer mes propres souvenirs sur le sujet.

Mode concentré et mode diffus

On peut dire que notre cerveau a deux modes de travail, un mode concentré, utilisé pour la résolution de problèmes familiers (comme par exemple écrire cet article), et un mode diffus, quand nous laissons notre esprit papillonner.

C’est ce mode qui est utilisé quand on est sous la douche, ou quand on marche. C’est dans cet état de « repos actif » que se font les connexions, et que naissent les idées.

Des créatifs, comme Thomas Edison ou Salvador Dali, recherchent même volontairement le mode diffus, par exemple en se détendant dans un fauteuil avec une cuillère dans la main : quand la cuillère tombe et « réveille », la pause en mode diffus est finie, avec souvent de nouvelles connexions, de nouvelles idées, applicables tout de suite.

Importance du sommeil

Pour retenir il faut dormir.

On ne sait pas encore tout ce que fait le cerveau pendant le sommeil, mais il ne se repose pas vraiment. C’est la nuit que notre organe range, classe, cimente, connecte nos souvenirs, nos idées, nos émotions de la journée passée, et de toute les journées précédentes de notre vie.

Il est prouvé, scientifiquement, que le sommeil est bon pour la mémoire (et aussi que le stress est mauvais).

Importance de la pratique, des répétitions

C’est connu depuis la nuit des temps : pour acquérir une compétence (au hasard devenir un as du marteau et de l’enclume), il faut pratiquer.

Combattre la procrastination

Pomodoro

Comme je le disais, le cours est pensé pours des étudiants. Les auteurs conseillent la technique pomodoro pour lutter contre la procrastination.

Pomodoro, j’avoue n’y avoir jamais vraiment cru, mais aussi ne l’avoir jamais sérieusement pratiqué. En fait j’ai l’impression que tout le monde en parle, mais que personne ne l’utilise vraiment.

Je suis tombé, lors d’une recherche précédente, sur le concept de flux (en anglais flow, rien à voir avec React) : cet état d’esprit, que tout le monde a déjà expérimenté, dans lequel on est quand on est absorbé dans une tâche, qu’on ne voit pas le temps passer, dans lequel on peut rester des heures et abattre pas mal de boulot.

Pomodoro me semble incompatible avec le flow.

(Sinon rien à voir, mais Pomodoro, ça fait un peu penser à Totoro non ?)

Deliberate practice

Par ce terme, les auteurs entendent : commencer volontairement par ce qu’il y a de plus difficile.

L’idée étant que le reste sera du coup de moins en moins intimidant, et que l’on sera de moins en moins enclin à procrastiner

Loi de la sérendipité

Loi de la sérendipité : “lady luck favors the ones who tries”

Toujours pour lutter contre la procrastination, et un peu à l’opposé de la deliberate practice, ce que les auteurs appellent la loi de la sérendipité (serendipity law) est l’idée que commencer par un petit morceau facilite la suite : de la même façon que courir les cent premiers mètres n’implique pas que l’on va faire dix kilomètres, mais qu’une fois le processus enclenché il est plus facile de continuer, commencer une petite parcelle de cours aide à poursuivre.

Là je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec la théorie de l’engagement : on s’auto manipule pour s’auto-engager à finir le travail.

Illusion de la compétence et recall

L’illusion de la compétence est un biais courant : on pense maitriser un sujet, typiquement parce qu’on a le cours, ou la réponse au problème, sous les yeux, mais en fait non.

C’est ce que qui fait que relire (ou recopier) plusieurs fois, n’est pas efficace.

Par contre ce qui est efficace,  c’est détourner le regard et tenter de se souvenir du contenu. Cette technique est appelée recall par B. Oakley.

En plus de ces auto-tests, faire des revues avec d’autres personnes, est aussi très efficace.

Overlearning

Pratiquer plus que nécessaire est une perte de temps : cela ne sert à rien de travailler encore et encore des sujets que l’on maitrise déjà. On peut employer cette énergie à autre chose.

Il y a une exception : si on veut arriver à une perfection ultime et surtout automatique, dans le cadre d’une performance. C’est le cas d’un pianiste qui jouera la tempête des centaines de fois en prévision d’un récital, ou d’un orateur qui veut faire une conférence parfaite.

Autre point : faire des erreurs facilite l’apprentissage d’une compétence.

Einstellung effect

Un concept qui ne m’était pas encore familier : l’effet Einstellung.

C’est un état d’esprit négatif, où on utilise la première idée, la première option qui nous vient à l’esprit, alors qu’une autre pourrait être meilleure.

L’effet Einstellung (rahh c’est dur à écrire), est induit par les habitudes, par le manque de connaissance des alternatives, le manque de recherche.

C’est le chemin le plus facile, mais pas forcément le plus optimal, qui est choisi.

Interleaving et tranfer

Interleaving : c’est l’interconnection entre les choses apprises : les concept, les idées, les compétences, qui peuvent être rapprochées entre différents domaines.

Transfer : le fait qu’une idée apprise dans un domaine peut aider dans un autre.

(C’est l’une des forces des polymathes)

Mnémotechnique

Comme attendu, le cours donne des exemples de moyens mnémotechniques.

Associations

Ils conseillent de faire des associations avec des images, ou des souvenirs, d’utiliser des métaphores et des analogies (on retrouve l’idée de connecter différents sujets et différents domaines).

Il se trouve que, du fait de notre passé de chasseurs cueilleurs, nous, humains, avons une très bonne mémoire visuelle, c’est quelque chose que l’on peut exploiter.

Palais mental (memory palace)

La technique du palais mental (memory palace) est évoquée : il s’agit de placer les choses à retenir dans un endroit familier, votre maison, ou le trajet pour aller au travail. L’objectif étant d’utiliser votre mémoire visuelle.

Par exemple pour retenir la liste des ingrédients de la recette des crêpes, vous pouvez visualiser quatre oeufs géants sur votre canapé, canapé complètement recouvert de farine et surmonté d’un napperon portant l’inscription « 250g ». Vous continuez plus loin, et dans la cuisine il y a une demi vache (pour 1/2 litre de lait), qui … enfin vous voyez l’idée.

C’est une des techniques dont parle le livre moonwalking with Einstein.

Conclusion

Le cours contenait beaucoup plus d’informations, il ne s’agit là que de mes notes.

Il était par exemple question de flippers et de zombies (ah je vous ai pas raconté ça ?) (braaains).